Le massif de la Vanoise est un massif alpin situé entre les vallées de la Tarentaise au nord et de la Maurienne au Sud. Venez le découvrir avec ce grand tour de la Vanoise.
Haut lieu de l’alpinisme avec son glacier de grande renommée, le massif abrite de nombreux sommets emblématiques de l’arc alpin avec notamment son point culminant la Grande Casse (3855m) ou bien encore la Dent Parrachée (3695m) et le Mont Pourri (3779m).
Le massif comprend également le Parc National de la Vanoise, qui a été le premier parc national français à être créé en 1963. Depuis 1972, le parc est jumelé avec son voisin italien du Grand Paradis, formant ainsi l’aire naturelle protégée la plus vaste d’Europe. Créé au tout début pour sauver le bouquetin, le Parc a vu ses compétences s’élargir et son but évoluer afin de développer les activités humaines (notamment touristiques, avec les nombreuses stations de ski), tout en maintenant une protection forte de la biodiversité au sein de ce territoire exceptionnel.
La Vanoise voit son massif être parcouru par deux GR : le GR 55 qui part de Tignes pour aller à Modane et le GR 5 qui la contourne par le col de l’Iseran. Un parcours en boucle sur 5 jours au départ de Pralognan, a été promu par les différents organismes de la région : le tour des Glaciers de la Vanoise.
La trace décrite sur cet article, vise à découvrir le massif de la Vanoise sur une durée de 10 à 14 jours. Ce trek a été effectué à l’été 2021, en bivouac en mangeant le plus souvent dans les refuges. Les bivouacs en Vanoise ne sont autorisés qu’à proximité de certains refuges.
C’est sur les sentiers escarpés de ces magnifiques montagnes que je vous emmène aujourd’hui !
Pourquoi la Vanoise ?
Le parcours présenté ici a été “créé” par nos soins afin de faire le tour complet du massif de la Vanoise sans se restreindre au seul tour des glaciers. Le côté “haute montagne” et la renommée du massif nous ont poussés à choisir la Vanoise comme lieu de trek pour l’été 2021.
Le parcours
Le parcours, présenté ici, a été fait au cours de l’année 2021. Nous étions 4 : mon père (61 ans), mon frère (44 ans et débutant en trek) et un ami (Gwendou) avec qui j’avais fait la traversée du Vercors quelques années plus tôt. Le départ a eu lieu le 14 juillet depuis Pralognan-en-Vanoise pour une arrivée 11 jours plus tard au même endroit.
| Départ | Pralognan-en-Vanoise |
| Arrivée | Pralognan-en-Vanoise |
| Distance | 196 km |
| Dénivelé positif | 11 300 m |
| Dénivelé négatif | 11 300 m |
| Nombre de jours | 10 à 14 jours |
Jour 1
| Départ | Pralognan-en-Vanoise |
| Arrivée | Champagny le Haut |
| Distance | 16.9 km |
| Dénivelé positif | 1500 m |
| Dénivelé négatif | 1490 m |
| Durée | 7 à 9 h |
Départ depuis Pralognan-en-Vanoise vers le col de Leschaux (2431m). Après une nuit au camping de Pralognan, la montée est régulière pendant 4h jusqu’au col. Attention, cette première montée est quand même longue et pentue dans sa globalité, pensez à bien grignoter et boire pour éviter toute défaillance. La vue sur Pralognan et sa vallée doit être superbe. Doit, car pour ce premier jour nous sommes sous un crachin continu, et avec des nuages bas, ce qui fait que nous ne voyons pas les montagnes environnantes.
De plus, au col la température ressentie est de 2 degrés et de la neige tombe en petits flocons. Après le col, une partie un peu technique dans les névés est présente. Le sentier suit une combe en direction du refuge du Grand Bec.
A celui-ci, nous devions bifurquer pour passer par la pointe de Méribel mais au vu des conditions (brouillard, névés), nous décidons de descendre directement vers Plan Fournier, puis la Tour de Merle (dernière difficulté de la journée). Attention la montée est courte mais très raide. Le reste de l’étape se fait par un sentier régulier en descente puis plat en suivant le torrent jusqu’au camping de Champagny le Haut.
Jour 2
| Départ | Champagny le Haut |
| Arrivée | Refuge d’Entre le Lac |
| Distance | 12.4 km |
| Dénivelé positif | 1150 m |
| Dénivelé négatif | 450 m |
| Durée | 5 h |
Le début d’étape se fait sur un sentier longeant la route vers le refuge du Laisonnay. La montée vers le col du Plan Séry (2609m) se fait encore sous une météo très humide et avec une visibilité sur les paysages alpins réduite.
Après 2h de montée (dont la bonne première moitié assez raide) nous arrivons trempé au refuge de Plaisance, dont la gardienne nous laisse gentiment rentrer avec nos affaires mouillées afin de pouvoir les faire sécher au-dessus du poêle. Après une bonne pause de 2h, nous continuons de monter vers le col. Les bouquetins et marmottes ne sont pas rares, et le col arrive assez vite après avoir traversé le Plan Séry, vestige d’un ancien lac glaciaire.
La descente vers le refuge d’Entre le Lac est plus longue que prévue à cause d’une tendinite qui apparaît dès les premiers mètres sur mon genoux droit. Les douleurs intenses continuant même une fois arrivés au refuge, me laissent même des doutes sur le fait de continuer le trek. Nous décidons pour cette nuit de dormir dans le refuge et non en tente.
Jour 3
| Départ | Refuge d’Entre le Lac |
| Arrivée | Camping de Tignes |
| Distance | 14.7 km |
| Dénivelé positif | 650 m |
| Dénivelé négatif | 1160 m |
| Durée | 6 h |
Au lever, ma tendinite est toujours présente, je décide avec mon père d’abandonner, tandis que mon frère et Gwen continuent le trek. Après un doliprane, le départ se fait dans une ambiance lourde. Le début de la journée nous dirige vers le fond de vallée et Peisey Nancroix. Après 1h de marche, nous arrivons à l’intersection où nos chemins doivent se séparer. Mais la douleur s’est calmée depuis le début de journée. Je décide de continuer jusqu’au camping de Tignes. En plus, même si le temps est toujours gris, il ne pleut pas et les nuages sont plus hauts que les deux derniers jours. Nous prenons le GR5 et nous le laissons pour monter au Col de la Sachette et ses 2712 m.
Les paysages sont grandioses, et la flore magnifique. Nous mangeons au col avant de redescendre pendant 3h vers le camping de Tignes. La fin de la descente est peu intéressante mais les premiers rayons de soleil font leur apparition. Nous arrivons au camping où la patronne nous accueille comme des rois et nous propose de nous faire un petit déj pour le lendemain et que son mari nous amène directement à l’abri bus pour pouvoir prendre la navette pour le Val Claret et ainsi éviter 800m de dénivelés positifs en station.
Jour 4
| Départ | Camping de Tignes |
| Arrivée | Refuge d’Entre deux Eaux |
| Distance | 16 km |
| Dénivelé positif | 690 m |
| Dénivelé négatif | 660 m |
| Durée | 6 h |
La pluie laisse place à un ciel bleu immaculé. Après avoir pris le bus pour le Val Claret et ravitaillé, nous commençons par emprunter le GR55 (GR qui relie Tignes à Modane) qui nous amène vers le Col de la Leisse.
Nous prenons le temps de nous arrêter pour admirer le panorama dans notre dos avec le massif du Mont Blanc, les Grandes Jorasses mais également l’Aiguille de la Grande Sassière. Avec l’enneigement tardif, d’importants névés sont encore présents malgré l’altitude plutôt basse (environ 2300m). La vue depuis le col est fabuleuse. La descente vers le refuge d’Entre 2 eaux se fait dans le Vallon de la Leisse.
Un sentiment de solitude se fait ressentir dans ces paysages alpins et enneigés. La tendinite se réveille en fin de journée et Gwen finit sur une jambe. La descente est douce et nous amène tranquillement vers le refuge d’Entre 2 eaux où nous planterons la tente.
Jour 5
| Départ | Refuge d’Entre deux Eaux |
| Arrivée | Refuge du Fond des Fours |
| Distance | 17.7 km |
| Dénivelé positif | 910 m |
| Dénivelé négatif | 515 m |
| Durée | 6 h |
Nous partons en direction du refuge de la Femma, au fond du vallon du même nom.
Le chemin emprunté est une piste. Le soleil brille et le chemin est monotone sous une chaleur bien présente. Arrivés au refuge de la Femma, Gwen décide de faire demi-tour, la douleur étant trop importante. Les séparations sont douloureuses et quelques larmes perlent au coin des yeux. Nous continuons à trois vers le Col de la Rocheure (2911m) où nous prenons le temps de manger avec une vue magnifique sur le Nord des Alpes d’un côté et le lac de la Rocheure et ses magnifiques couleurs de l’autre.
Nous continuons d’avancer vers le refuge du Fond des Fours à travers un paysage tiré d’une autre planète. Sous nos yeux, les roches rouges et noires se succèdent, combattant la neige, le tout entrecoupé de lacs bleus lagons et de la glace s’enfonçant dans leurs eaux turquoises.
La descente est facile malgré l’absence de sentier bien tracé sur le début. La fin de journée est roulante avec une arrivée sur le très joli refuge. La tente est montée et le paysage magnifique.
Jour 6
| Départ | Refuge du Fond des Fours |
| Arrivée | Camping de Bessans |
| Distance | 22 km |
| Dénivelé positif | 880 m |
| Dénivelé négatif | 1740 m |
| Durée | 8 h |
Aujourd’hui, se dresse devant nous la journée de la peur avec près de 1800m de dénivelé négatif. J’appréhende énormément cette journée avec mon genou. Nous commençons par l’ascension du Col des Fours qui frôle les 3000m (2976m).
La montée est courte mais sèche et nous met directement dans le bain. La vue est superbe avec la longue descente enneigée qui se dresse devant nous. Malgré la neige, la descente n’est pas dangereuse et nous rejoignons le GR 5 au Pont de la Neige. Nous suivons le GR5 en descendant doucement avant une courte montée. La suite se présente avec un sentier en balcon avec vue sur la vallée de l’Arc avant une longue descente vers Bessans où nous ravitaillons dans un supermarché pour le soir et la journée de demain.
Le genoux a fortement coincé avant que la douleur se calme subitement en fin de journée. Nous installons nos tentes au camping de Bessans situé à 30min de Bessans.
Jour 7
| Départ | Camping de Bessans |
| Arrivée | Refuge Plan du Lac |
| Distance | 24.8 km |
| Dénivelé positif | 1370 m |
| Dénivelé négatif | 700 m |
| Durée | 9 h |
Une grosse journée en perspective. Le début est plat avant une montée vers le refuge de Vallonbrun. Il fait grand soleil et je me sens bien, je déroule et attend mes camarades au refuge en faisant sécher la tente. Le sentier est en balcon avant une descente. Nous nous arrêtons manger au refuge non gardé du Cuchet. Le sentier nous amène en forêt avant une montée très raide.
La suite est un faux plat montant avant une courte descente et l’arrivée au refuge de Plan du Lac (très touristique) et sa vue magnifique sur les glaciers de la Vanoise et ses sommets.
Jour 8
| Départ | Refuge Plan du Lac |
| Arrivée | Refuge de l’Arpont |
| Distance | 13.4 km |
| Dénivelé positif | 630 m |
| Dénivelé négatif | 685 m |
| Durée | 4 h 30 |
L’étape du jour est courte afin de souffler après les deux longues journées de la veille et avant veille. Une petite descente puis une courte montée nous amène aux contreforts des glaciers.
Nous croisons une jeune Aspic au détour du sentier avant de marcher en balcon à l’ombre des glaciers vers le refuge de l’Arpont et son toit terrasse offrant un sublime panorama et une bière bien méritée.
Jour 9
| Départ | Refuge de l’Arpont |
| Arrivée | Refuge Fond d’Aussois |
| Distance | 19.7 km |
| Dénivelé positif | 860 m |
| Dénivelé négatif | 840 m |
| Durée | 7 h |
La journée commence comme a fini la veille : par du balcon. Le sentier nous amène vers les hauteurs d’Aussois sous un soleil brûlant. Le chemin est facile et nous livre une vue sur les Ecrins et sa Barre des Ecrins au loin, souvenir de l’année dernière.
Sur les hauteurs d’Aussois, le nombre de touristes augmente sensiblement. Nous remontons vers le nord et le refuge du Fond d’Aussois qui se perche sous le col du même nom où nous planterons la tente pour la nuit.
Jour 10
| Départ | Refuge Fond d’Aussois |
| Arrivée | Refuge de la Valette |
| Distance | 17.8 km |
| Dénivelé positif | 1540 m |
| Dénivelé négatif | 1300 m |
| Durée | 8 h |
La matinée commence sous un temps dégagé. Nous sommes tout de suite dans le bain avec la montée vers le Col d’Aussois (2914m).
La montée est raide et peut être technique pour des néophytes, à cause notamment du manque de tracé qui nous oblige à faire bien attention aux kerns et marquages. Un vent très important nous oblige à nous couvrir de façon importante. Arrivé au col, nous faisons un aller retour à la Point de l’Observatoire et ses 3016m et un panorama qui vaut le détour.
Une longue descente puis un faux plat montant nous amène vers le cirque du Génépy puis au pied de la montée du refuge de la Valette.
Le refuge se perche à 2600m sur les hauteurs de Pralognan. La vue vaut le voyage !
Jour 11
| Départ | Refuge de la Valette |
| Arrivée | Pralognan la Vanoise |
| Distance | 20.7 km |
| Dénivelé positif | 1120 m |
| Dénivelé négatif | 2270 m |
| Durée | 8 h |
Dernier jour sur ce magnifique tour de la Vanoise sous un ciel menaçant et un réveil avec un orage qui passe à quelques kilomètres. Le gardien du refuge nous indique un passage pour contourner des névés délicats. Le chemin présente quelques passages vertigineux et une vue sur Pralognan. Nous passons ainsi successivement le Cirque du petit Puis du grand Marchet avant la montée courte mais raide vers le Col du Grand Marchet et ses 2490m. La descente qui suit n’est pas une partie de plaisir et peut présenter quelques difficultés techniques. Mais une fois en bas, la journée n’est pas finie et nous allongeons le plaisir en escamotant le col de la Vanoise (2517m). La descente qui suit est interminable mêlant sentier et passage par le lac des Vaches, pistes et sentier forestier jusqu’à notre point de départ !
Bilan
Ce trek d’une dizaine de jours vous emmène dans de grands espaces alpins et sauvages, à l’écart des foules estivales. Les paysages rencontrés sont ancrés dans la haute montagne mêlant neige, pierres, lacs et glaciers. Pour les amoureux des refuges, une pléthore se présente sur votre chemin. Pour les partisans du bivouac, pensez à réserver à l’avance et les points de ravitaillement ne sont pas légions. La Vanoise en un mot : MAGIQUE !
Comments are closed